Les Yézidis sont les adeptes du Yézidisme, une religion ancienne du Moyen-Orient. Le Yézidisme peut être défini à la fois comme une religion et comme un système d’organisation sociale. Il y a trois grands groupes héréditaires et endogames. Une personne yezidie appartient par sa naissance et jusqu’à sa mort à l’un d’entre eux : deux de ces groupes sont constitués de spécialistes religieux (appelés cheikh et pîr). Le troisième groupe est constitué de non-spécialistes, appelés « disciples » (mirîd). Chacun de ces groupes se divise ensuite en lignages qui sont eux-mêmes pour partie endogames. Aucune conversion n’est possible.
Les Yézidis vivent aujourd’hui dispersés de par le monde. Dans les lieux d’exil les Yézidis originaires d’Irak, de Syrie, de Turquie, de Géorgie et d’Arménie se rencontrent pour la première fois et comparent leurs pratiques du Yézidisme. En diaspora les Yézidis se retrouvent également face à un besoin relativement nouveau, celui d’expliquer aux non-Yézidis qui les entourent, en quoi leur religion consiste exactement. Comment résumer ces croyances et ces pratiques rituelles multiformes ? Comment justifier leur attachement à des notions d’hérédité et à des règles strictes d’endogamie ?
Basée sur une ethnographie menée depuis 2018 avec des réfugiés yézidis, cette présentation fera état des débats qui émergent en diaspora.
« Anthropologie à Nanterre » est un séminaire d’anthropologie généraliste, organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative et le Département d’anthropologie de l’université Paris Nanterre.
